L'appropriation de l'imaginaire par l'image - partie I

Publié le par Angélique Raby


La photographie astronomique a fasciné scientifiques et artistes dès son apparition au milieu du XIXe siècle. Elle leur a permis de capter, d'enregistrer, de matérialiser des phénomènes invisibles jusqu'alors, et qui dit invisible dit voie ouverte à l'imaginaire. Et de nos jours encore, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un adulte, c’est l’image qui est regardée en premier.

Caractéristique de l'image
Aussi, le domaine de l’édition a compris qu’il était important que sur la couverture, l’image occupe plus de 50% de la surface. A cela s’ajoute une qualité du support visuel : les couvertures sont  le plus souvent cartonnées ou plastifiées et toujours glacées.

Dans la majorité des livres junior et magazines de vulgarisation, chaque page possède une image au minimum, à l’exception parfois de l’index ou du glossaire, lorsqu’il en existe un. On note également que l’image, en général, est située au centre, voir à cheval sur une double page. Et dans un cas sur deux, les chapitres sont séparés par une double page constituée d’une image en continu, sans texte, permettant une respiration régulière de l’ouvrage. Qualité également sur le choix des couleurs ; des couleurs vives la plupart du temps, sans doute dû depuis 1994 aux superbes photos  (traitées bien entendu) que les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer nous ont fournit..


Dans 50% des cas toujours, on trouve des vues d’artiste plus ou moins figuratives, et également très colorées. On y trouve aussi, disséminées par-ci par-là, des reproductions de photos ou de revue astronomiques récentes ou anciennes.

En ce qui concerne les images scientifiques, des photographies de radiotélescopes diffusées selon les crédits photographiques des industries spatiales CNES et NASA sont principalement imprimées. Mais ces images ne sont présentent que dans 40% des cas, la majorité étant surtout des illustrations s’inspirant de ces photos.

Quant aux tables, symboles, formules et autres chiffres ; ils sont quasi-absents des ouvrages pour la jeunesse. Les rares chiffres sont souvent des indications relatives aux distances, températures et vitesses.

Il est d’ailleurs à noter que les mots "millions" et "milliards" sont toujours écrits en lettre et non en chiffre pour permettre une meilleure lecture. On constate également la présence fréquente de "!" et "?" après des chiffres, mettant en avant une technique quelque peu prosélyte. En revanche, dans les livres destinés à un adulte, on tend vers des démonstrations où l’on met en avant des équations pas toujours compréhensibles, au premier abord.

Le schéma est en revanche très largement utilisé. Il s’agit essentiellement de schéma-illustration représentant concrètement et synthétiquement des phénomènes non visibles, difficilement imaginables du type éclipse, étoiles doubles, ou une représentation symbolique comme le mouvement, l’attraction, ou enfin présentant les différentes étapes d’un processus comme la vie d’une étoile ou la formation de l’univers…

La forme et les couleurs du schéma cherchent à se rapprocher de la réalité. Le domaine se prête ainsi à l’esthétisation de l’objet représenté allant même jusqu’à l’onirisme, comme dans Soleil (Soleil, Hubert Reeves et Jacques Very, Seuil Jeunesse, 2006).

En ce qui concerne la disposition des masses, on note deux catégories d’ouvrages : les texte et images séparées  d’une part  et les textes et images intriquées d’autre part, textes se répartissant autour en épousant les contours ou encore une image servant de fond pour le texte.

Les caractéristiques typographiques peuvent également rendre une expression proche de l’image, selon la taille, la couleur et la police. La typographie ayant un rôle de synergie entre le texte et l’illustration.


Suite vers la partie II

Publié dans Astronomie

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