L'appropriation de l'imaginaire par l'image - partie III

Publié le par Angélique Raby


L'image numérique, source de l'imaginaire
 - Ainsi donc, l’image sert bien de relais au discours initiatique de la discipline scientifique qu’est l’astronomie, à la seule différence qu’il s’agit, avant tout, d’une initiation plus imaginaire, émotionnelle et affective que scientifique.

Et les responsables éditoriaux l’ont bien compris. C’est pourquoi, on voit apparaître de puis sept ans déjà, un imaginaire renforcé grâce à une imagerie plus présente dans la presse et l’édition de vulgarisation scientifique. Ces visuels sont de plus de qualité, car ils suivent les développements des différents logiciels en PAO et DAO tels que Photoshop, In design, Blender, Bryce, 3DSMax, Maya, etc.,  permettant de visualiser des corps célestes, reconstituer des paysages extraterrestres, représenter des instruments astronomiques et spatiaux.


Historiquement, les artistes ont toujours fait partie des grandes expéditions d’exploration géographiques et scientifiques. Pour ce qui est de l’exploration spatiale, des artistes ont été présents dès le début. D’ailleurs, avant le lancement de la première fusée, l’art avaient déjà entrepris d’explorer ces mondes nouveaux et merveilleux : dès  l’entrée en service du premier télescope en 1610, des astronomes enregistraient leurs observations sous forme de dessins ; vers 1880, le dessinateur Paul Fouché illustrait les livres de vulgarisation de Camille Flammarion L’astronomie populaire ou Les Terres du ciel ("Eclipse de soleil par la Terre, vue de la Lune", Les terres du ciel, Flammarion, 1884) avec des gravures sur bois. Quant à Eugène Antoniadi, il n’hésitait pas à utiliser l’aérographie pour représenter Mars (La planète Mars, , La librairie scientifique, 1930) ou Vénus selon ses propres observations effectuées au siècle dernier.

Inspirés par la beauté et la splendeur du cosmos, par les technologies émergentes, et par tout ce qu’implique la perspective de voir un jour l’humanité quitter sa planète ancestrale, les artistes d’aujourd’hui  créent de nouvelles formes, de nouveaux espaces, comme l’idée par exemple, de se déplacer dans le cosmos, de créer une station spatiale internationale, de transformer une planète ou bien d’y découvrir des mondes habités.

Des logiciels comme Photoshop permettent de créer des images d’excellence. Les dessins sont des plus réels, les couleurs sont resplendissantes alors qu’il ne s’agit que de virtuel. L’application permet ainsi de développer des techniques très intéressantes et d’obtenir des visions de l’Espace telle que le public ne se le représentait pas, il y a encore dix ans.

Le développement de cet art numérique et du Space-art au travers d’artistes, travaillant avec des établissements renommés et approchés par l’édition, facilite l’ouverture à l’imagination,  retrouvant ainsi ; et dans les livres ; et dans les magazines, les fameuses vues d’artistes, signées David Ducros, ou Philippe Manchu. David Ducros est omniprésent au CNES et à l’ESA, quant à Philippe Manchu, il collabore au magazine Ciel & Espace depuis déjà plusieurs années.

Autre exemple très imagé et considéré plus comme livre d’art que de vulgarisation, bien que préfacé par Hubert Reeves : Mondes, mythes et images de l’Univers  de Leïla Haddad pour les textes et Guillaume Duprat pour une planche-schéma sur la page de gauche et une planche pleine page en couleurs sur la page de droite. Bref, un ouvrage précieux qui laisse libre court à toute l’imagination du lecteur… D’autant que ce livre, à peine sorti il y a presque un an, continue d’avoir un vif succès malgré le prix quelque peu élevé. Les magasins du type Fnac ou Virgin, le rangent certes au département "sciences humaines" et non "astronomie/astrophysique", mais il est installé systématiquement (Etude effectuée dans les magasins de la Fnac-Bastille, Fnac-Forum, Fnac-Saint-Lazare, Fnac-Ternes, Fnac-Boulogne, Fnac-Vélizy, Virgin-Bercy, Virgin-Quatre-temps et Virgin-Montparnasse) sur une table placée stratégiquement et non dans les rayons avec les autres livres de sociologie ou d’ethnologie.

Au terme de cette dernière partie, on peut penser que sur ce type de support, c’est le texte qui prime sur l’image. Or, on s’aperçoit que bien souvent l’image prend un rôle décisif dans le choix de l’ouvrage et non uniquement la qualité didactique du texte. "L’esthétisation" du livre ou du magazine, son originalité ou ses effets spéciaux sont des leviers supplémentaires quant au choix de l’ouvrage, et l’aspect séducteur du produit est incontournable comme dans toute étude marketing. Les éditeurs jouent de plus en plus sur ce duo visuel esthétique/titre accrocheur, au risque parfois de se retrouver dans le hors sujet, lorsqu’on se met à parcourir les lignes de l’article ou de l’essai.

Vers la "Conclusion" de cette histoire...

Publié dans Astronomie

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